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Libération

Les mails de Ségolène Royal vont plus vite que sa plume

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Ecrite par Vincent Peillon, une version de son discours de dimanche est arrivée par erreur dans les rédactions.
publié le 25 novembre 2006 à 0h14

«Quelle bande de c... !» Il est un peu plus de 18 heures vendredi quand Vincent Peillon laisse sortir ce cri du coeur. Un premier coup de fil d'un journaliste vient de l'avertir que la campagne présidentielle de Ségolène Royal commence par un joli bug : à 17 h 48, vendredi, est arrivé sur les boîtes mail des journalistes politiques qui suivent l'actualité du PS le discours que la candidate doit prononcer... dimanche matin à la Mutualité, lors du congrès organisé pour son investiture officielle. Il ne s'agit pas de pousser la logique de la «démocratie participative» jusqu'au bout en soumettant au préalable les discours de la candidate à des «jurys de journalistes», mais bel et bien d'une grosse boulette.

«Tel moi». «Cher(e)s ami(e)s, cher(e)s camarades, chacun et chacune d'entre vous peut imaginer l'émotion qui est la mienne aujourd'hui, le plaisir aussi. Chacun et chacune peut comprendre l'immense honneur que je ressens...» Le mail est envoyé par le secrétariat de Ségolène Royal à l'Assemblée nationale. Dans le masque informatique figure l'objet du courrier : «Discours dimanche première version». Avec cette précision : «J'ai besoin de ton accord pour le passer à ceux qui voudraient réagir dessus. Pour différentes raisons, je suis pour cette méthode. Tel moi [téléphone-moi, ndlr]. Amitié.» Ce nota bene, destiné à la candidate, est en fait signé Vincent Peillon. Ce qui est en soi déjà une information, car c'est la première fois que le