Les policiers sont de grands cachottiers dans l'isoloir de leurs élections professionnelles : ils ont offert deux mauvaises nouvelles à Nicolas Sarkozy alors qu'une seule était prévisible à l'issue de quatre jours de scrutin. D'abord, le résultat le plus attendu : l'Unsa police, réputée proche du PS, ravit la première place (41,07 % des voix) chez les 96 193 gardiens de la paix à Alliance (36,47 %), considéré comme le soutien le plus fidèle du ministre de l'Intérieur depuis 2002. Ensuite la surprise désagréable : chez les commissaires, le SCHFPN (Syndicat des commissaires et hauts fonctionnaires de la police nationale), syndicat ultramajoritaire qui a souvent affiché son allégeance à Nicolas Sarkozy, a perdu 30 % des voix par rapport au précédent scrutin de 2003. Ça fait beaucoup pour le «premier flic de France», qui a pourtant savouré un long état de grâce avec ses troupes, et pour le candidat à la présidentielle, qui se retrouve désormais face à un poids lourd de l'action syndicale proche de Ségolène Royal en la personne de Joaquin Masanet, secrétaire général de l'Unsa police.
Le «Schtroumpf». La victoire de l'Unsa est avant tout la conséquence arithmétique du ralliement des gardiens de la paix du Syndicat national des policiers en tenue (SNPT), qui avait fait cavalier seul lors des précédentes élections. Alliance a perdu cette année sa première place tout en augmentant son score de 4 % par rapport à 2003.
Alors que les regards convergeaient, jeudi soir, vers les scores de