Courant de fond de la vie politique française depuis plus d'un siècle, le catholicisme social tenait ce week-end sa grand-messe annuelle à La Défense (Hauts-de-Seine). Les organisateurs de cette 81e édition (la première remonte à 1904) des Semaines sociales de France, que préside Michel Camdessus, ont profité de l'occasion pour soumettre leurs propositions à quatre candidats: Nicolas Sarkozy, Ségolène Royal, Dominique Voynet et François Bayrou, invités à venir s'expliquer devant les 4 000 participants réunis sous la voûte bétonnée du Cnit.
Tous ont accepté sauf Ségolène Royal, qui avait une bonne excuse: son intronisation officielle à la Mutualité (lire page 2). La candidate socialiste a donc dépêché une grosse pointure de son staff de campagne en la personne de Michel Sapin, un des héritiers du courant rocardien et à ce titre un des mieux placés pour séduire les catholiques intéressés par les questions sociales.
Visa. Le premier à plancher, samedi matin, a été Nicolas Sarkozy. Comme à son habitude, le ministre de l'Intérieur en a fait un peu trop, heurtant parfois son auditoire par des formules à l'emporte-pièce. «Je conteste que le droit au logement, ce soit un droit à un HLM, comme si le but de la vie c'était un HLM», a-t-il ainsi lancé. Puis, mélangeant immigration et violences conjugales, le président de l'UMP a dénoncé l'«étranger qui vient, apprend le français, obtient son visa, fait venir sa famille et tient cloîtrée sa femme qui n'apprend pas le français». <