«Il n'a plus la magie...». Ce verdict d'un communicant résume le pataquès dans lequel s'est englué Nicolas Sarkozy au moment de déclarer sa candidature. A force de se torturer les méninges quant à la forme et de promettre une «surprise», le patron de l'UMP s'est pris les pieds dans le tapis. Lui qui ne se régale jamais autant que lorsqu'il se sait au centre des caméras s'est fait «outer» par Libération sur le site liberation. fr, après avoir voulu réserver la primeur d'un entretien à une poignée de journaux régionaux. Double bide : la nouvelle n'en est pas une, et la vraie-fausse exclusivité mécontente les journaux qui en ont été privés (lire ci-contre).
Contresens. Certes, il était difficile de bâtir un événement à partir d'un non-événement. Susciter l'envie autour de l'officialisation de l'appétit élyséen de Sarkozy relevait de la gageure tant l'intéressé a lui-même fait dans l'exhibition de son ambition depuis quatre ans. «La politique, c'est souvent une succession de non-événements hypermédiatisés», relève un communicant. En la matière, Sarkozy bat des records. «Pour faire de cette annonce un moment particulier, une rencontre avec le peuple, il aurait dû ménager une petite part d'incertitude jusqu'au bout», résume Laurent Habib, de l'agence Euro-RSCG. Mais à force de multiplier les rodomontades pour «se construire en s'opposant à Chirac, il s'est fragilisé et a négligé de parler aux Français». Pour réussir une