Le coeur de François Bayrou a balancé entre Paris et le Béarn, entre le prestige de la capitale et l'authenticité de son fief pyrénéen. Mais celui qui prétend s'exprimer «au nom du tiers état» pouvait difficilement bouder sa province d'élection, au moment d'entrer officiellement en lice dans la bataille présidentielle. Au contraire d'un Nicolas Sarkozy qui fait annoncer sa candidature par journaux régionaux interposés sans quitter le siège de l'UMP, Bayrou fait ce samedi l'aller-retour depuis Paris, pour mieux marquer la solennité de l'instant.
Le leader de l'UDF sait l'importance des symboles. Samedi, avec quelques proches, il a tourné dans la région pour dénicher l'endroit idéal. Nulle bourgade mieux que Serres-Castet (Pyrénées-Atlantiques) ne servait ses ambitions. Ce village de 3 766 habitants est un berceau : son trisaïeul, lui aussi prénommé François, y naquit et s'y maria, avant de s'installer un peu plus loin à Bordères, hameau de naissance de son arrière-arrière-petit-fils de candidat. D'ailleurs, le conseil municipal de Serres-Castet comptait encore il y a peu un de ses cousins. Bayrou est là chez lui : le village est situé dans sa circonscription.
L'exemple VGE. En consacrant cette double légitimité, celle de la terre et celle de la démocratie, il marche dans les traces d'un autre centriste au destin élyséen. C'est de sa mairie de Chamalières (Puy-de-Dôme), en avril 1974, que Valéry Giscard d'Estaing avait annoncé à la France qu'il voulait la «regarder au