«Où est Babeth ?». Sous la mitraille des photographes, François Bayrou s'inquiète soudain de sa femme. Son absence à cet endroit qui l' «engage», à cet instant solennel n'est pas naturel. Les yeux du leader de l'Udf fouillent la foule réunie sur la place de la mairie de Serres Castet, son berceau familial et cœur de son fief des Pyrennées Atlantique, à la recherche de sa compagne de toujours, mère de ses six enfants. Pressé par son auditoire, le béarnais s'élance: «Je suis candidat à la présidence de la République». C'est dit.
Après Jean-Marie Le Pen en avril, Segolène Royal et Nicolas Sarkozy fin novembre, c'est au tour de François Bayrou d'entrer dans la course pour l'Elysée. Devant ses électeurs et amis, c'est un Bayrou concentré qui décrit les «crises», chômage, dette publique, insécurité, fuite des cerveaux ou panne de l'Europe, que doivent affronter les français. «Chacune de ces crises est à elle seule immense, et nous devons maintenant les affronter toutes ensemble» commence t-il. «On ne peut plus continuer dans la guerre civile ridicule et sourde d'une moitié du pays contre l'autre (…) Nous n'avons plus le temps de nous invectiver, de défaire perpétuellement ce que les autres ont fait». Pour expliquer ces problèmes, ses rivaux désignent des «boucs émissaires», les juges, les professeurs, les syndicats, les fonctionnaires. Sa démarche, prétend t-il, est inverse : pour le centriste, le modèle républicain est