Menu
Libération

François Bayrou, en Béarn et contre tous

Article réservé aux abonnés
Officiellement candidat, il érige l'«authenticité» en argument de campagne.
publié le 4 décembre 2006 à 0h21

Serres-Castet (Pyrénées-Atlantiques) envoyée spéciale

Il y a les deux autres. Et il y a François Bayrou. Samedi, sur la place de Serres-Castet, villageois, militants et élus UDF se sont rassemblés pour vivre le départ d'une campagne présidentielle pas comme les autres. Faible en argent et faible en hommes, le leader de l'UDF entend faire de son handicap une force. Par conviction sans doute, par nécessité sûrement, le Béarnais érige donc l'«authenticité» en argument de campagne. C'est en Béarn, sa terre natale et d'élection, sur «la place républicaine d'une mairie de village» où il a «des racines» qu'il a annoncé être officiellement candidat à l'Elysée. «Ici, c'est la vraie France, qui vit les difficultés au quotidien glisse-t-il; pour moi, c'est un terroir pas un parachutage.»

Sueurs. L'esthétisme et le pragmatisme ont néanmoins leur part dans le choix de Serres-Castet comme base de départ d'un destin espéré : non seulement le petit bourg surplombe la plaine de Pau, mais il est situé à quelques kilomètres de l'aéroport, facilement accessible aux médias audiovisuels. Or pour le candidat Bayrou, l'«authenticité» doit passer à l'image. D'où sa volonté de se déclarer dos aux Pyrénées. L'idée a donné des sueurs froides à son entourage : «Pendant trois jours, on a suivi la météo quasiment heure par heure. Quand vous êtes en France et face aux Pyrénées, vous êtes plein sud, donc totalement à contre-jour pour les télés...»

Singularité.