Double bug. Nicolas Sarkozy, la semaine dernière, ne s'est pas seulement pris les pieds dans le tapis de l'annonce officielle de sa candidature, il a aussi foiré son entrée en matière sur l'Internet. Lui qui souhaitait se révéler dans la presse régionale du jeudi 30 novembre a d'abord été piraté par Libération.fr dès le mercredi soir. Mais, en plus, il n'a pas jugé utile de lancer un site de campagne dans la foulée. «Nicolas Sarkozy a complètement loupé sa séquence Internet, reconnaît un de ses collaborateurs, d'autant plus dépité que l'UMP a longtemps gardé sur la Toile une longueur d'avance sur ses concurrents. C'est tragique que son site de campagne ne soit pas sorti au moment où il était sur tous les plateaux télé, car l'Internet est un média d'instantanéité, d'impulsivité. Et quand on rate le bon timing, c'est terminé.» En lançant jeudi le site Avec-sarkozy.fr, un carré de fidèles tente de rattraper le coup. Et le temps perdu. Car ils savent que c'est dans les heures qui suivent un plan média que l'Internet permet de recueillir nombre de contacts utiles pour la phase ultérieure de mobilisation.
En 2002 déjà, le candidat Jacques Chirac l'avait appris à ses dépens. Alors que le Net ne jouait encore qu'un rôle mineur dans la campagne, il était parti à la bataille sans site. Quelques francs-tireurs de droite avaient alors dégainé Avecchirac.com, un site pastiche lancé quarante-huit heures après l'annonce chiraquienne. Il avait permis de recueillir 80 000 mails,