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Libération

Robien tape sur les doigts des candidats

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Le ministre a contredit les propos de Sarkozy et de Royal sur l'éducation.
publié le 6 décembre 2006 à 0h23

Derrière ses allures un peu surannées, Gilles de Robien est resté potache. Hier, le ministre de l'Education a ainsi fait la leçon, sans jamais dire leurs noms, aux trois candidats à la présidentielle : à Ségolène Royal, François Bayrou mais aussi à Nicolas Sarkozy.

Le ministre, selon son entourage, était «exaspéré» par les propos bourrés d'erreurs des candidats sur l'éducation. Aussi a-t-il décidé de tenir une conférence de presse afin de rétablir la vérité (lire page 27). «L'éducation est un sujet trop sérieux [...] pour tolérer le simplisme, l'à-peu-près, quelques contre-vérités ou des trous de mémoire», s'est-il énervé. Sa colère est toutefois restée aimable et contenue. Il a plaidé pour «un débat de qualité» avec des «bases transparentes». Esseulé sur la scène politique, le ministre, qui a ouvert 24 «chantiers» (bientôt, celui du calcul mental), veut surtout exister dans un débat qui va agiter la présidentielle.

«Déjà fait !» Gilles de Robien a donc frappé à droite comme à gauche (le centre est resté épargné, Bayrou s'en étant tenu jusqu'ici à des généralités). «Un candidat veut "faire le bilan des zones d'éducation prioritaire", il veut qu'on cesse d'y affecter les enseignants les plus jeunes, c'est déjà fait !» a clamé le ministre, reprenant les propos de Nicolas Sarkozy vendredi à Angers. Il a rappelé la création du label Ambition Réussite : des collèges situés dans les quartiers difficiles censés recevoir davantage de moyens.