Que vaut la parole de l'Etat pour Nicolas Sarkozy ? Pas grand-chose lorsqu'elle a été donnée à des Kanak, comme le montre l'actuel bras de fer au sein de la majorité UMP autour d'un texte de loi constitutionnelle relatif à la Nouvelle-Calédonie. Il doit être débattu mercredi à l'Assemblée nationale avant un passage au Sénat le 16 janvier. S'il n'était pas adopté, les fragiles équilibres qui ont permis à la Nouvelle-Calédonie de tourner la page de la violence politique des années 80 (entre partisans et adversaires de l'indépendance) au profit d'un processus pacifique de construction d'un pays et d'une «citoyenneté calédonienne» pourraient être mis à mal. Une délégation de la coalition indépendantiste du FLNKS est venue le rappeler auprès de dirigeants politiques de tous bords, cette semaine à Paris, en demandant que les engagements pris par la France ne soient ni trahis ni abandonnés (lire ci-dessous).
Ultras. L'un d'eux, objet de la fameuse loi en discussion à partir de mercredi, porte sur la définition du corps électoral autorisé à participer aux élections provinciales de 2009. Le texte prévoitde revenir au corps électoral tel qu'il était en 1998, comme le stipulait de manière ambiguë l'accord de Nouméa signé à l'époque entre l'Etat (Lionel Jospin), le FLNKS et les anti-indépendantistes du RPCR. Jacques Chirac avait alors approuvé cette démarche et avait affirmé à Nouméa, en 2003, qu'il réglerait définitivement cette question avant la fin de son mandat. Mais aujourd'