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Libération

BCE: Hollande tempère l'indépendance de Royal

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publié le 9 décembre 2006 à 0h26

Simple nuance sémantique, divergence politique ou précaution diplomatique ? Sur le terrain compliqué des socialistes européens, réunis en congrès à Porto jeudi et vendredi, le délicat dossier de l'indépendance de la Banque centrale européenne (BCE) a semblé révéler, entre Ségolène Royal et François Hollande, une différence d'appréciation. Jeudi, lors de son discours au congrès, la candidate avait vertement admonesté la BCE qui, le même jour, décidait de relever, pour la sixième fois en un an, son taux directeur, porté à 3,50 % : «Remettre l'Europe sur les rails, cela suppose que la Banque centrale soit soumise à des décisions politiques, celles de l'Eurogroupe (1), mais aussi celles du Conseil européen», avait-elle lancé, s'en prenant nommément au patron de la BCE : «Ce n'est plus à M. Trichet de décider de l'avenir de nos économies, c'est aux dirigeants démocratiquement élus.»

Ingérence. Vendredi, lors de son intervention devant ce même congrès, le premier secrétaire du PS s'est employé à adoucir le propos : «Nous devons revenir à l'esprit des traités avant de vouloir les modifier.» Une référence à l'indépendance de la BCE, garantie par les accords européens. Lesquels prohibent toute ingérence des Etats de la zone euro. En vieux routier de la synthèse, il a donc tenté de concilier dogme de l'indépendance cher aux Allemands, et nécessaire introduction du politique dans la gestion monétaire. Prôné, en une formule, «le respect jusqu'au bout des traités q