«Deux squelettes crucifiés et décapités dans une citerne en Grèce, l’extase...» Souriant, la voix douce, une barbe de trois jours et les traits tirés par une nuit de garde, Philippe Charlier pourrait être un interne comme les autres. Un jeune homme bien comme il faut, beau garçon promis à une brillante carrière en ophtalmologie ou chirurgie. N’était sa marotte... «Et bientôt, je vais travailler sur des latrines antiques, poursuit-il en finissant son café. Une cascade d’excréments fossilisés d’1,5 m de hauteur, ça promet d’être passionnant...» A 29 ans, le médecin légiste vient de publier un livre sur la paléopathologie, étude médicale des squelettes anciens et cousine pointue de l’anthropologie. Des histoires d’os qui évoquent les polars médico-scientifiques de Patricia Cornwell ou Fred Vargas. Après avoir reconstitué il y a deux ans les causes du décès d’Agnès Sorel, favorite du roi Charles VII empoisonnée en 1450, il s’attaque aujourd’hui aux «reliques» de Jeanne d’Arc (une côte humaine calcinée, un fémur de chat, un bout de tissu...) conservées à Chinon. Son objectif : trouver sur ces fragments des traces d’ADN, de pollens ou d’insectes qui permettraient d’affirmer qu’il s’agit bien des restes d’une jeune fille brûlée vive au printemps 1431 dans la région de Rouen. Y a-t-il un scoop à attendre ? La pucelle pourrait-elle se révéler enceinte ? Amusé par la question, il répond fort sérieusement qu’il existe bien une hormone indiquant la grossesse, mais q
Portrait
Philippe Charlier Comme un poisson dans l’os
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Voyage en terres d'ethnologie avec le Quai Branlydossier
( RAPHAEL DALLAPORTA)
par Fabrice Drouzy
publié le 9 décembre 2006 à 0h25
(mis à jour le 9 décembre 2006 à 0h25)
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