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Libération

La toute-puissance de Francfort, lubie française

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Le pouvoir de la Banque centrale est surtout lié à l'incapacité des pays à se concerter.
publié le 9 décembre 2006 à 0h26

Bruxelles de notre correspondant

Vu de Bruxelles, les dirigeants politiques français restent sans équivalents en Europe. Alors qu'une majorité se lamente d'avoir perdu le référendum sur la Constitution en 2005, certains passent leur temps, non pas à vanter les vertus de l'Union pour la rabibocher les Français, mais à continuer à la rendre responsable de tous les maux. La sortie de Ségolène Royal contre la Banque centrale européenne (BCE) n'a donc pas surpris puisqu'elle reprend les propos de la plupart des dirigeants français contre l'euro fort et la politique monétaire de l'institut d'émission présidé par Jean-Claude Trichet.

«Ces déclarations se font dans le cadre de la campagne présidentielle», a estimé, hier à Bruxellesâ un porte-parole de la Commission. Autrement dit, elles devraient être vite oubliées une fois la présidentielle passée. José Manuel Barroso, le président de la Commission, a fait oeuvre de pédagogie, vendredi, en rappelant qu'il existe un partage des tâches dans l'UE : «La Banque centrale a le devoir, d'après les traités, de faire respecter certains objectifs, comme maintenir l'inflation à des niveaux bas [...]. Mais la politique économique en Europe, bien sûr, est de la responsabilité surtout des Etats membres.»

De fait, la politique économique des Etats n'a jamais été dictée par la BCE, dont la responsabilité consiste à lutter contre l'inflation ­ une réussite de ce point de vue. Rien n'empêche l'Eurogroupe de faire de la politique éco