Cette fois, Jean-Pierre Chevènement n'aura pas attendu d'être redevenu ministre pour démissionner. Le président d'honneur du Mouvement républicain et citoyen (MRC) s'est retiré hier de la course à l'Elysée au profit de Ségolène Royal. Il l'a annoncé devant la convention nationale du MRC, réunie dans une salle du XIe arrondissement de Paris. La nouvelle valait bien une petite mise en scène. La candidate socialiste a donc fait son entrée au moment même où le maire de Belfort annonçait à ses troupes : «C'est en toute conscience que j'avais pris ma décision de me porter candidat et c'est en toute conscience que j'ai décidé de retirer ma candidature au profit de Ségolène Royal». La présidente de la région Poitou-Charentes l'a alors rejoint sur scène sous une ovation. Elle a cru bon faire de ce ralliement un «moment très important pour l'histoire de la gauche», illustrant «la réconciliation entre la gauche du "oui" et la gauche du "non"» qui s'étaient divisées lors du référendum sur la Constitution européenne.
Contre-pied. C'est d'abord de «l'effet 21 avril» dont bénéficie Royal. Le traumatisme engendré par l'éclatement de la gauche et l'élimination de Lionel Jospin, dès le premier tour, avaient déjà incité le Parti radical de gauche (PRG) à retirer la candidature de Christiane Taubira (2,3 % des voix en 2002). Avec Chevènement (5,3 % en 2002), la candidate PS prend un peu plus le contre-pied de la campagne ratée de Jospin. Et lave le maire de Belfort du péché