L'ancien secrétaire d'Etat (UMP) aux prisons, Pierre Bédier, a été condamné hier à 18 mois de prison avec sursis, 50 000 euros d'amende et trois ans de privation de ses droits civiques. Ce jugement, rendu par la XIe chambre correctionnelle de Paris spécialisée dans les délits financiers, concerne des faits de corruption passive et d'abus de biens sociaux.
Davantage que la prison avec sursis et l'amende, ce sont les trois ans de privation des droits civiques qui retiennent l'attention. Ils impliquent en effet que le condamné est inéligible pendant le double du temps, soit six ans. Les élus impliqués dans ce genre d'affaires étant plus sensibles à l'inéligibilité on se souvient d'Alain Juppé qu'à la prison avec sursis, ce jugement a donc voulu frapper fort. Pierre Bédier a fait appel, et celui-ci est suspensif.
La lecture du jugement, qui est conforme à ce qu'avait demandé le parquet, est également très sévère pour le député des Yvelines. A l'audience, le président du tribunal a ainsi déclaré que «Pierre Bédier (avait) gravement porté atteinte à l'autorité de l'Etat, à des fins personnelles, et (avait) trahi la confiance que les citoyens avaient placé en lui pour les représenter». L'affaire, qui avait coûté à Pierre Bédier sa place de secrétaire d'Etat, concerne des commissions versées à Bédier par Michel Delfau, un chef d'entreprise (décédé), ami de l'élu, afin d'obtenir des marchés de nettoyage de Mantes-la-Jolie. Delfau a d'ailleurs décroché tous les marchés de net