Stop décentralisation. Selon une enquête pour l'Association des régions de France (1), une majorité (relative) de Français (45 %) considère que ce chantier relancé par Jean-Pierre Raffarin, alors Premier ministre, est allé trop loin et qu'il est temps de «revenir en arrière». Chiffre surprenant : les sympathisants de gauche (45 %) et les moins de 35 ans (51 %) souhaitent ce renversement de politique en la matière. Qui plus est, 31 % jugent que la décentralisation a atteint un «niveau suffisant». Seuls 18 % pensent qu'il faut la «renforcer».
Le premier reproche qu'émettent les contempteurs de la décentralisation concerne le risque de nouvelles inégalités entre territoires : 32 % sont de cet avis, suivis par 26 % qui pensent qu'elle va entraîner une hausse des impôts locaux, et 23 % que le transfert de compétences nouvelles vers les collectivités ne s'est pas accompagné de moyens financiers suffisants. Enfin, 12 % jugent que les responsabilités entre les différentes collectivités ne sont pas assez clairement définies.
Par ailleurs, le fait régional n'est pas encore bien perçu par les Français : 30 % ne sont pas en mesure de citer le nom exact de leur région ; 12 % seulement pensent que ce sont les décisions de la région qui ont le plus d'influence sur leur vie de tous les jours, alors que 36 % citent l'Etat, 21 % la commune et 19 % l'Union européenne. Seuls les départements font moins bien (6 %).
(1) Réalisée par Ipsos les 24 et 25 novembre auprès de 966 pers