Dijon envoyé spécial
Qui a dit que Ségolène Royal calquait aveuglément ses prises de position sur les résultats de la dernière étude d'opinion en date ? Alors qu'un sondage montre que trois-quarts des Français jugent suffisante ou excessive la décentralisation (lire ci-dessous), la candidate socialiste a préconisé, hier à Dijon lors du congrès de l'Association des régions de France (ARF), de poursuivre le processus.
Le vocable a été pesé avec soin, mais l'idée demeure. «Même le mot décentralisation est rejeté par les Français. Il ne faut pas pour autant renoncer à engager une nouvelle phase de la régionalisation», a expliqué la présidente de la région Poitou-Charentes et porte-parole de l'ARF. L'exercice était périlleux, mais Ségolène Royal s'en est habilement tirée, synthétisant les réticences exprimées par l'opinion, les attaques contre la décentralisation menée par le gouvernement Raffarin et son propre corpus politique. Il fut question, cette fois, de «régionalisation par la preuve».«Nous vivons un étrange paradoxe : une part très importante des Français estime que la décentralisation est allée trop loin ou est suffisante et, en même temps, qu'elle n'a pas été accompagnée de moyens suffisants.»
Dans la ville de François Rebsamen, numéro 2 du parti et codirecteur de sa campagne, Ségolène Royal, face à ses «chers collègues» avec 20 patrons d'exécutifs régionaux socialistes sur 22, elle aurait pu parler de «camarades» , a éreinté la loi de