Bordeaux correspondance
Pulls et manteaux sur les genoux, il commence à faire très chaud dans la petite salle des fêtes finalement pleine à craquer. Sur les tables, des piles de formulaires de demande d'inscription sur les listes électorales ; au mur, des slogans de sensibilisation au vote. Le débat, vendredi soir, était organisé à la cité Palmer, quartier paisible de Cenon, en banlieue de Bordeaux.
Habitants et associatifs sont venus de toutes les communes voisines pour participer. Deux têtes d'affiche se partagent la vedette : Thomas Hollande, fils du premier secrétaire et de la candidate socialiste. Et Aziz Senni, auteur de L'ascenseur social est en panne... j'ai pris l'escalier, engagé au sein de l'UDF. Ce dernier s'adresse à la salle sans détour : «La discrimination, on l'a tous vécue. Est-ce une raison pour tomber dans la victimisation. Se dire : "Je ne vais pas y aller, je suis Black ou Rebeu, alors la politique, c'est pas pour moi." Regardez le rapport de forces : si dans le quartier il y a 60 % d'abstention, personne n'en a rien à foutre de vous. Vous n'êtes ni un intérêt ni une menace. Si vous ne vous occupez pas d'elle, c'est la politique qui s'occupera de vous.» Debout au fond de la pièce, Sidi, animateur sportif, l'interpelle : «Elle est où la représentativité chez nous ? Y en a pas. Je vais voter pour qui, pour quoi ? Pour l'espace vert ? Tu penses que les jeunes, c'est de poubelles et de tri sélectif dont ils ont besoin ?»
Une jeune fille réc