In extremis, Jacques Chirac se souvient d'une vieille promesse de candidat à l'Elysée : la réforme du statut pénal du chef de l'Etat. Jean-Louis Debré a annoncé hier que ce projet de loi, qui dort dans les tiroirs du gouvernement depuis trois ans, est enfin inscrit à l'ordre du jour de l'Assemblée nationale, le 16 janvier. Ce matin, la commission des lois débat donc du nouveau cadre de l'immunité pénale du chef de l'Etat pendant son mandat.
Lors de la campagne 2002, pour redorer son image ternie par les affaires liées au financement du RPR et aux emplois fictifs de la mairie de Paris, le président sortant avait demandé au constitutionnaliste Pierre Avril de mener une réflexion sur le sujet. De ces travaux était sorti un texte de loi, présenté en conseil des ministres en juillet 2003. Et puis, plus rien. Soudain, en octobre 2006, Chirac revient à la charge : ce projet devait selon lui être «rapidement soumis à la commission des lois de l'Assemblée».
Pourquoi ce brusque retour de flamme ? Le chef de l'Etat a sans doute craint que l'opposition qui n'a cessé de lui rappeler cette promesse n'en fasse un argument de campagne. François Hollande n'a pas boudé son plaisir hier : «Les socialistes sont prêts à siéger jusqu'au mois de mai, s'il le faut, là-dessus.» Pour plus de sûreté, il a prévenu tout rétropédalage : «La réforme est enfin soumise au Parlement, et je demande que ce ne soit pas, là non plus, qu'un effet d'annonce.»
Chirac veut aussi faire d'une pie