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Libération

L'armée française priée de mettre une roquette au rebut

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Fait rare, deux sénateurs demandent dans un rapport que soit abandonnée la M26 à sous-munitions • Une type d'arme que les organisations humanitaires accusent de continuer à tuer et blesser après les conflits •
(Un lanceur de roquettes à sous-munitions. (DR))
par Jean-Dominique MERCHET
publié le 20 décembre 2006 à 7h00

L'armée française priée de mettre au rencard ses roquettes à sous-munitions. Dans un rapport d'information publié mercredi, deux sénateurs, Joëlle Garriaud-Maylam (UMP, Français de l'étranger) et Jean-Marc Plancade (PS, Haute-Garonne), estiment que « la roquette M26 n'est plus adaptée aux engagements actuels du fait de l'insuffisance de sa précision et de sa fiabilité ».Les armes à sous-munitions sont accusées par les organisations humanitaires, comme Handicap International, de continuer à tuer et à blesser les civils après les conflits. La polémique a été relancée cet été par l'emploi massif qu'en a fait l'armée israélienne au sud du Liban.

Les deux parlementaire jugent qu'il est « souhaitable d'accélérer le remplacement de cette roquette M26 par une nouvelle roquette à charge unitaire », c'est-à-dire ne transportant pas de sous-munitions. Ils demandent également que la France « établisse un calendrier pour la destruction des stocks existants » et qu'elle « indique clairement qu'il n'est pas dans ses intentions d'utiliser les actuelles roquettes d'ici leur remplacement ».

Cette roquette M-26 de fabrication américaine disperse 644 petites sous-munitions, de la taille d'une grenade. Or, écrivent les deux sénateurs, « le taux de ratés peut atteindre 30% » dans certaines conditions. Cela signifie que lors du tir d'une seule salve de douze roquettes, plus de 2000 sous-munitions pollueraient une s