Papeete de notre correspondant
L'ambiance est lourde. Il est 11 h 45 ce mardi (onze heures de plus à Paris) et Gaston Tong Sang, le leader de la «plate-forme autonomiste» et maire de Bora Bora, vient d'être élu président de la Polynésie par 31 voix contre26 pour son adversaire, le président sortant, Oscar Temaru. Dans le hall de l'Assemblée où se déroulait le vote, plus de 300 supporters des deux camps ont suivi cette élection devant un écran géant en entonnant des chants religieux et en encourageant bruyamment leur candidat respectif. L'affrontement a été évité, mais la tension est restée très vive pendant les trois heures qu'a duré la séance.
Depuis le renversement du gouvernement Temaru, le 21 décembre, les tractations entre les «îliens» ces représentants des archipels éloignés de Tahiti qui changent de camp comme de chemise , les deux élus du Fetia Api un parti proche de l'UDF et les deux candidats n'ont pas cessé. Chacun y est allé de son petit chantage pour obtenir un ministère dans la prochaine équipe dirigeante ou l'engagement, pour les centristes, d'une discussion à l'Assemblée de Polynésie sur la modification du mode de scrutin. Tong Sang, mis en examen en octobre 2005 pour détournement de fonds publics et prise illégale d'intérêts dans une affaire de vente d'un atoll à un milliardaire proche du sénateur UMP Gaston Flosse, a remporté la mise. Mais il lui aura fallu deux tours pour être élu.
«Menteur». Au premier, quatre votes blancs ont été comptabilisés. Comme