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Libération

Le Général plus bavard que Pompidou

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Un livre décortique les voeux des successifs présidents, rituel politique de la Ve République.
publié le 30 décembre 2006 à 0h41

Jacques Chirac sera-t-il plus long que Charles de Gaulle ? Parlera-t-il plus vite que Georges Pompidou ? Ou cherchera-t-il comme François Mitterrand à se justifier ? Pour avoir la réponse, il ne suffira pas d'écouter le Président dimanche au gong de 20 heures. Il faut lire le livre Bonne année mes chers compatriotes, écrit par deux journalistes du Parisien (1), petit retour amusant sur cette cérémonie politique de la Ve République. Dans le chapitre consacré à une thèse de 2 500 pages sur «l'art unique et subtil» des voeux présidentiels rédigée dans les années 80 et réactualisée en 1992, on y apprend que la durée moyenne des interventions du Général était de 12'47'', contre 5'46'' pour Pompidou. Ou encore que Mitterrand avait le débit moyen le plus rapide, avec 113 mots par minute. Juste devant Valéry Giscard d'Estaing (112 mots par minute). L'étude, réalisée avant la première élection de Chirac, démontre que Mitterrand plus que les autres se servait des voeux pour se justifier. De Gaulle, lui, était champion pour critiquer l'opposition ou mettre en scène son rôle dans l'histoire. L'image qu'ils voulaient donner d'eux-mêmes ? «Homme ordinaire» et de «coeur» pour Giscard. «Guide-sauveur-héros» ou «sage lucide» pour Mitterrand. «Visionnaire» ou «doué d'autorité» pour de Gaulle. Et l'image involontaire qu'ils donnaient ? «Froid et insensible» pour le Général. «Pessimiste» pour Pompidou. Pour ses (probab