Les vitres étaient sales, les lumières étaient restées allumées et les clés à l'intérieur. Sur la porte d'entrée, un écriteau : «A compter du 22/12/2003, votre agence est transférée au 28 rue de l'Opéra.» Les yeux avertis du Droit au logement et du collectif Macaq en ont déduit que le 24 de la rue de la Banque, dans le IIe arrondissement de Paris, était vide. Il y a une semaine, ils sont entrés par les fenêtres entrebâillées, ont trouvé les clés et ont ouvert la porte à plusieurs familles logées à l'hôtel et à quelques artistes.
Double battants. Cette ancienne banque, située en face de la Bourse, en plein coeur de Paris, est partie pour se transformer en squat pour quelque temps. Six étages et mille mètres carrés inoccupés, pas d'ascenseur mais un escalier très large, des portes à double battant, et des toilettes sur le palier, à tous les étages. A partir du 11 janvier, le premier abritera le «ministère de la Crise du logement», un lieu de débats et de réflexions «pour trouver des solutions», explique Alexandre Archenoult, de Macaq. Les mal-logés pourront aussi venir déposer des dossiers, dit-il.
Olivier, 38 ans, bénévole pour une ONG, s'est installé au deuxième. Une petite plaque toujours vissée au mur indique que c'était l'étage de la direction. C'est devenu celui des artistes. Olivier fait brûler de l'encens, il a ramené ses bouquins, ses disques et dort par terre. David, 33 ans, sculpteur, l'a rejoint dimanche. Tous les deux étaient dans un autre squat, dans