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Les vœux venimeux de Chirac à Sarko

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Lors de la traditionnelle cérémonie à l'Elysée, le président de la République a demandé à ce que le débat électoral ne s'exerce pas «au détriment» de la fonction de ministre. Une mise en demeure à destination de Nicolas Sarkozy.
Le chef de l\'Etat dans la cour de l\'Elysée lors de la cérémonie annuelle du drapeau. A moins de quatre mois du premier tour de l\'élection présidentielle, le président Jacques Chirac a demandé au gouvernement de rester totalement mobilisé au service des Français. /Photo prise le 3 janvier 2007/REUTERS/Philippe Wojazer (Mercredi, à l'Elysée. REUTERS)
par Pascal VIROT
publié le 3 janvier 2007 à 7h00

Bonne année Nicolas! Jacques Chirac ne s'est pas privé de faire la leçon à son ministre de l'Intérieur, mercredi matin, en recevant les traditionnels vœux du gouvernement. Après les figures imposées comme celle de demander «une mobilisation totale» de ses ministres, le chef de l'Etat s'est plus particulièrement adressé à Nicolas Sarkozy, présent lors de la réception à l'Elysée. A la veille de la campagne électorale, l'indubitable candidat de l'UMP – parce qu'unique postulant à l'investiture de son parti – à la présidentielle a été mis en garde: «Vous aurez certainement à cœur de prendre part au débat national qui s'annonce, a expliqué le président de la République. Il est légitime que vous puissiez le faire, et nos concitoyens seront attentifs à l'expression de votre engagement et de vos convictions.» Cependant, a-t-il martelé, «il vous faudra le faire dans le cadre d'un principe clair: cet engagement dans le débat électoral ne saurait en aucun cas s'exercer au détriment de votre mission gouvernementale.»

Voilà donc le ministre de l’Intérieur quasiment sommé de choisir entre candidat officiel ou membre du gouvernement. A plein temps. Aussitôt après cette admonestation, le porte-flingue numéro un de Nicolas Sarkozy, Brice Hortefeux, s’est employé à expliquer sur RTL que son mentor a «

largement

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» à assumer ces deux statuts. «

Nous sommes au XXIe siècle, pas dans la seconde moitié du XIXe, à l’époque où les mi