Polémique sur le nombre de voitures immolées en l'honneur de Saint-Sylvestre. Les socialistes accusent le ministre de l'Intérieur de bidonner ces statistiques qui servent désormais à mesurer la tension dans les quartiers difficiles. Quant à Nicolas Sarkozy, il persiste à dire que les «choses se sont très bien passées» pendant ce réveillon, et il se déclare «désolé que le Parti socialiste trouve que ce ne soit pas bien». Seul bémol du ministre : il déplore la mort d'un gendarme, fauché par un automobiliste qui a pris la fuite, lors d'un contrôle routier à La Neuville-aux-Joûtes, dans les Ardennes (lire page 13).
Lundi aux aurores, la DGPN annonçait 313 voitures incendiées, plus 83 autres brûlées «par propagation» (contre 343 l'année précédente). Depuis, ce bilan n'a pas été réactualisé, contrairement à l'an dernier où il s'était finalement établi à 425. Selon le PS, les chiffres officiels sont sous-évalués. «En Ile-de-France et en Alsace, les deux régions où ce phénomène est le plus répandu, le nombre de véhicules incendiés a beaucoup augmenté», constate Delphine Batho, secrétaire nationale au PS. En additionnant les données de chaque préfecture de la région parisienne (hors les Hauts-de-Seine, département de Sarkozy, d'où rien ne filtre), on obtient 250 voitures détruites (+40 %). Quant au Haut-Rhin et au Bas-Rhin, ils affichent une hausse de plus de 80 % : 88 contre 46. «Alors comment se pourrait-il que le nombre baisse au niveau national ?»