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Le Conseil d'Etat ne goûte pas la «soupe au cochon»

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Le juge des référés estime que le préfet de police de Paris a eu raison d'interdire cette distribution discriminatoire aux SDF.
publié le 6 janvier 2007 à 5h18

Le préfet de police de Paris avait le droit de s'opposer à la distribution par l'association d'extrême droite Solidarité des Français (SDF) de «soupe au cochon»aux sans-abri. Vendredi, le juge des référés du Conseil d'Etat a donné raison à Pierre Mutz. Le 28 décembre, ce dernier avait interdit, à Paris, pendant quelques jours, la distribution, en pleine rue, de soupe au lard.

Gare. Selon le préfet, la distribution de cette soupe excluant de fait les sans-abri musulmans, avait un caractère discriminatoire, et constituait donc un trouble à l'ordre public. SDF, association liée aux Identitaires, groupuscule d'extrême droite, avait alors saisi le tribunal administratif de Paris. Le 2 janvier, celui-ci a suspendu l'arrêté d'interdiction. Le même, jour, SDF organisait une distribution de «soupe au cochon» devant la gare Montparnasse. Saisi à son tour par le ministère de l'Intérieur, Christian Vigouroux, juge du Conseil d'Etat, a donné raison au préfet vendredi. Selon ce magistrat, «eu égard au fondement et au but des distributions de "soupe au cochon", portés à la connaissance du public par le site Internet de l'association, le préfet de police [n'a] pas, en interdisant provisoirement ces distributions, porté une "atteinte grave et manifestement illégale" à la liberté de manifestation», résume le Conseil d'Etat dans un communiqué.

Depuis 2004, SDF distribue de la «soupe au cochon» devant des gares parisiennes. Manière d'écarter les sans-abri musulmans ou juifs ? Devant le ju