Tulle (Corrèze) envoyé spécial
Le ciel est bas, il crachine et 2 000 personnes ont fait la queue samedi à l'entrée du gymnase situé sur les hauteurs de Tulle. «Il y a toujours du monde aux enterrements», lâche un spectateur «très ému de voir Chirac pour la dernière fois». Ses «chers compatriotes corréziens» le savent bien : aujourd'hui leur grand homme est là pour un ultime tour de piste. Sans ciller, le Président leur a servi sa farce du moment : oui, il a encore tout plein d'idées pour la France, le monde et pourrait peut-être, sait-on jamais ?, rempiler pour un troisième mandat.
«Elvis à Las Vegas». Même l'écrivain Denis Tillinac a préparé l'oraison de son ami Chirac : «Il faudrait une demande venue des profondeurs de la France pour qu'il soit candidat. Ce n'est pas le cas.» Comme chaque année, le conteur de la geste chiraquienne en Corrèze est rattrapé par ses souvenirs de vieux fan : «Lorsqu'il a débarqué ici, je m'attendais à un énarque pompidolien mais j'ai trouvé un Ricky Nelson. Ses réunions publiques, c'était Elvis à Las Vegas...» Wouaah ! Mais dans cette salle blafarde, Elvis Chirac a la voix un peu enrouée et discourt avec à ses côtés rocking Bernie, tailleur rose fuschia et épingle à nourrice sertie de diamants à la boutonnière. François Hollande, maire des lieux, regarde le plafond. Sifflé à son entrée sur scène, il n'en veut à personne : «C'est lui qu'ils sont venus voir. Le rideau tombe.»
Au micro, Chirac poursuit son n