(De nos reporters à Pékin) Jean-Pierre Mignard, avocat à la cour d'Appel de Paris, fut le défenseur des étudiants de Tiananmen. et qui accompagne Ségolène Royal dans son voyage à Pékin. Interview.
Quelle est la démarche de Ségolène Royal sur les droits de l'homme à Pékin ?
Plutôt que d'apparaître en donneurs de leçon, nous prenons acte de ce que la Chine s'intègre dans l'ordre juridique mondial, en nous fondant sur son engagement moral de ratifier le pacte de 1966 sur les droits civils et politiques. Cela nous permet de faire l'inventaire des problèmes en suspend sur le terrain du droit, le seul langage qui puisse aboutir à terme.
Et concrètement?
Nous attirons l’attention sur deux professions, les avocats et les journalistes, qui rencontrent beaucoup de problèmes en Chine. Car nier la liberté d’informer ou le droit des avocats, c’est vider tous les autres droits de leur contenu. Nous avons donc rencontré les associations professionnelles et transmis deux textes attirant l’attention sur trois journalistes et deux avocats emprisonnés ou empêchés d’exercer leur métier, avec copie au gouvernement chinois. Les avocats Gao Zisheng et Chen Guangchong, et les journalistes, Zhao Yan, Ching Cheong et Zang Zihi ont été repérés par Amnesty International comme étant les cas les plus urgents.
Dans ces documents, nous demandons des informations précises sur leur situation, ce qui leur est reproché et leurs lieux et conditi