Pékin envoyés spéciaux
Qui connaît son vocabulaire ne commet pas d'impair. Ségolène Royal qui a, ces deux derniers jours, usé et abusé de la sagesse confucéenne, aurait pu méditer ce précepte avant de graver son passage en Chine. Son «Qui va sur la Grande Muraille conquiert la "bravitude"» ne manquait pas de bravoure, samedi, dans le vent glacial, et, sans le néologisme, la scène était parfaite. Mais peu importait le son, l'image primait. François Hollande ne s'y est pas trompé, qui a, sans tarder, depuis Paris, étouffé l'erreur lexicale d'une plaisanterie : «Une chinoiserie, peut-être ?»«La Grande Muraille m'a inspirée, c'est de la poésie, de la philosophie», s'est-elle rattrapée après coup.
Vingt-cinq ans après le candidat Mitterrand, la dame en blanc (couleur du deuil en Chine) a remplacé l'homme au chapeau de feutre noir. Mais là où son père en politique avait passé l'après-midi, Ségolène Royal n'est restée qu'un gros quart d'heure, sans bouger d'une tour de garde : «Je reviens dans ses pas d'une certaine façon, a-t-elle commenté. Je ne sais pas si l'histoire se répète. En l'occurrence, c'est un beau symbole.»
«Nous n'avons pas peur». Arrivée samedi matin à Pékin, Ségolène Royal a, dès le salon VIP de l'aéroport où elle était accueillie par l'ambassadeur et un responsable du PC chinois, annoncé la couleur de sa visite : les «droits humains» qui englobent ceux de l'homme, trop impolitiquement corrects pour ses hôtes, ainsi que l'env