Pékin envoyés spéciaux
La preuve par l'image, indéniablement, était faite. Restait à faire celle par la diplomatie. Après les clichés tout en couleur locale, expédiés depuis la Grande Muraille et la Cité interdite (Libération d'hier), Ségolène Royal est passée aux choses sérieuses, hier, au troisième jour de son séjour pékinois : les entretiens à la chaîne avec des responsables chinois. Des «rencontres au plus haut niveau», insistait la candidate socialiste, destinées, comme lors de son périple proche-oriental, à démontrer sa capacité à s'extirper d'un terrain délicat.
Embargo. La candidate l'avait promis, elle n'a pu résister au plaisir d'un nouvel adage : «Avec la passion, on construit de grandes choses.» Et peu importe si le proverbe fleurait autant le made in China que le philosophe allemand Hegel. L'essentiel était ailleurs : dans les palais de la République populaire. Aux Affaires étrangères, où le conseiller diplomatique du président chinois, Dai Bingguo, lui a confié «admirer son élégance. Le rouge vous va très bien». Au palais du Peuple, où elle a «remercié des facilités accordées» le vice-président Zeng Qinghong, en référence à deux rencontres avec des responsables d'associations écologistes et de défense des femmes migrantes, pas forcément du goût du pouvoir. Au ministère du Commerce extérieur, enfin, où l'a reçue Bo Xilai, fringant quinqua et valeur montante du régime. De quoi permettre à Jean-Jack Queyranne, président de