José Bové fera-t-il campagne derrière les barreaux ? L'intéressé se disait hier «prêt à affronter cette situation particulière». La question pourrait en effet se poser et provoquer un véritable imbroglio politico-juridique. Alors que le site unisavecbove.org saturait hier, victime de son succès avec plus de 6 000 signataires demandant au leader altermondialiste de porter les couleurs antilibérales à la présidentielle, José Bové était aux côtés de huit faucheurs volontaires dont le député vert Noël Mamère, devant la chambre criminelle de la Cour de cassation à Paris. Objectif : faire casser sa condamnation à quatre mois de prison ferme par la cour d'appel de Toulouse pour un arrachage d'OGM en Haute-Garonne en juillet 2004.
«Original». Lors de l'audience, Me Claire Waquet, l'avocate des plaignants, s'est appuyée sur un point de droit nouveau : la Charte de l'environnement désormais inscrite dans la Constitution, reconnaît le principe de précaution. En fauchant des cultures OGM en plein champ pour prévenir toute contamination, Bové et consorts ont agi, selon elle, dans le cadre d'un état de nécessité. Les parties civiles ont plaidé la destruction de biens d'autrui. Mais «l'avocat général Laurent Davenas, celui qui avait été récupéré en hélico sur les sommets de l'Himalaya pour sauver Xavière Tiberi, a demandé le rejet du pourvoi», racontait Me François Roux, l'avocat de Bové.
Les juges rendront leur décision le 7 février. Si la condamnation est confirmée ce sera au