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Libération

Des candidats prudents sur la réforme des prisons

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Sollicités par des associations pour faire part de leur programme en cas d'élection, sept prétendants sur neuf rendent leur copie au Sénat.
publié le 16 janvier 2007 à 5h28

Réformer les prisons ? Tous les candidats à la présidentielle le promettent, à l'exception de Jean-Marie Le Pen et de Philippe de Villiers. Mais Nicolas Sarkozy s'y engage à reculons, en répondant à côté de la question qui lui était posée par les organisateurs des récents états généraux de la condition pénitentiaire (1). Comme la prison n'est pas un thème de campagne franchement porteur, ces associations ont pris les devants. Avec l'ancien garde des Sceaux Robert Badinter en figure de proue, elles ont d'abord lancé une vaste consultation auprès des détenus et des acteurs du monde judiciaire concernés (2). Puis aux principaux candidats déclarés à la présidentielle, elles ont envoyé une «déclaration d'engagement» qui énumère une douzaine de principes directeurs de la réforme souhaitée.

Pas une fin en soi

Excepté Villiers, les candidats interpellés se sont exprimés sur le sujet (3). Leurs réponses seront rendues publiques ce matin au Sénat. La plupart (sept sur neuf) souscrivent sans réserve aux propositions qui ont émergé des états généraux. Tant sur le principe de présenter rapidement une loi pénitentiaire que sur sa philosophie : la prison n'est pas une fin en soi, mais l'ultime recours utilisé pour ramener le détenu vers une vie de citoyen. «Il faut rompre avec la politique du "toujours plus d'enfermement'' qui veut faire croire que "plus de prison, c'est plus de sécurité''», écrit Ségolène Royal. «Je veux, rapidement, faire adopter une loi pénitentiaire qui