Washington de notre correspondant
Nouveauté française, mais tradition américaine depuis 1789, date d'entrée en vigueur de la constitution. Aux Etats-Unis, la procédure de destitution du président porte un nom : impeachment. La Chambre des représentants accuse et le Sénat juge l'accusé : tel est le fonctionnement de l'impeachment, équivalent d'une accusation devant un tribunal pour trahison, corruption, crime ou forfaiture. La procédure peut déboucher sur un acquittement, ou une condamnation qui se traduit alors par le limogeage du chef de l'Etat.
Deux présidents américains ont jusqu'alors fait l'objet d'une procédure d'impeachment : Bill Clinton et Andrew Johnson (1808-1875). Le président Richard Nixon, techniquement parlant, n'a pas été l'objet d'une procédure de destitution dans l'affaire des écoutes du Watergate. Il a en effet démissionné (en 1974) juste avant que ne commence la procédure d'impeachment, qui avait été approuvée par le comité judiciaire de la Chambre des représentants, et alors même que sa condamnation ne faisait plus de doutes.
Le président Clinton, en revanche, a effectivement été la cible d'une procédure d'impeachment le 19 décembre 1998 pour parjure et abus de pouvoir après qu'il eut démenti sous serment avoir eu des relations sexuelles avec une employée de la Maison Blanche, Monica Lewinsky. Clinton a cependant été acquitté en 1999 à l'issue d'un procès en destitution devant le Sénat. Il eût fallu que les deux tiers des sénateurs votent pour sa d