Papeete correspondance
«Nous affrontons les événements avec beaucoup de sérénité.» Le nouveau président de la Polynésie, l'autonomiste Gaston Tong Sang, fait cette semaine son premier déplacement officiel à Paris : après avoir assisté dimanche au sacre de Nicolas Sarkozy, il rencontre aujourd'hui Jacques Chirac, demain, François Baroin, le ministre de l'Outre-Mer, et jeudi, Dominique de Villepin. Deux objectifs principaux à sa mission. D'abord, «renouer les liens entre la Polynésie et la République» les transferts financiers de l'Etat vers l'archipel s'élèvent chaque année à plus d'un milliard d'euros. Ensuite, plaider auprès du gouvernement l'abandon de l'actuel mode de scrutin pour les élections territoriales coupable à ses yeux, avec sa prime majoritaire de 33 %, d'être à l'origine de l'instabilité politique chronique depuis mai 2004 et le retour à l'ancienne loi électorale, à la proportionnelle et sans aucune prime. Tong Sang espère convaincre Paris de faire voter un amendement à l'occasion de l'examen par l'Assemblée nationale de deux projets de loi relatifs à l'outre-mer qui commence le 24 janvier.
Mais pendant que le président polynésien tente d'amadouer Chirac et les siens, son gouvernement, constitué il y a seulement trois semaines, doit faire face à Tahiti à une motion de censure déposée vendredi par le camp de l'indépendantiste Oscar Temaru. Le texte doit être étudié aujourd'hui par l'assemblée locale, ou demain si le quorum n'est pas atteint. Il