François Chérèque (CFDT), Jean-Christophe Le Duigou (CGT), Martin Hirsch (Emmaüs-France), Jean-Christophe Rufin (Action contre la faim)... Tels sont quelques-uns des participants du grand débat organisé ce soir salle de la Mutualité, à Paris (1) à l'occasion de la sortie de l'ouvrage Repenser la solidarité (PUF) sous la direction du sociologue Serge Paugam, qui se veut une synthèse de l'«apport des sciences sociales» au débat électoral. Au même moment, les éditions la Découverte, après la publication de la France invisible en octobre, font paraître l'Autre campagne, 80 propositions à débattre d'urgence. Louis Chauvel, sociologue et professeur à Sciences-Po (2), qui a participé à la France invisible et à Repenser la solidarité, sera l'un des intervenants du meeting.
Depuis septembre, trois livres collectifs de sociologues s'invitent dans la campagne. Pourquoi ce phénomène ?
Malgré leurs différences de sensibilité, Repenser la solidarité et la France invisible, ainsi que, semble-t-il, l'Autre campagne, partagent la même volonté d'une triple rupture. Tout d'abord, ceux qui travaillent sur les questions sociales veulent opposer un démenti clair et factuel aux gouvernements successifs qui ne cessent d'affirmer que tout va bien : les jeunes vont bien, les salariés vont bien, les classes moyennes vont bien, les vieux vont bien... Ensuite, il s'agit de se démarquer d'un discours de «scandalisation» autour de la question so