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Libération

La fortune immobilière de Royal, une intoxication par le web

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Ou comment la banale Société civile immobilière qui abrite l'appartement du couple phare du Parti Socialiste est devenue une arme de guerre contre la candidate à la présidentielle • Récit •
Ségolène Royal a dénoncé les \"insinuations\" et la \"polémique\", entretenue selon elle par la droite, sur sa situation fiscale et promis de ne \"pas se laisser faire\" ni de reproduire ces \"méthodes d\'intimidation\". /Photo prise le 9 janvier 2007/REUTERS/Joe Chan (Ségolène Royal, le 9 janvier 2007. REUTERS)
par Ludovic BLECHER
publié le 17 janvier 2007 à 7h00

«Dans un pays où les officines détenues par les responsables de la droite œuvrent depuis 1958, on ne peut pas être candidat et ne pas subir des attaques de cette nature, affirme un membre du premier cercle de Ségolène Royal. Cela fait plusieurs semaines que cette affaire de Société civile immobilière circule. Peut-être que demain on va lui coller trois amants, des enfants cachés et des liens avec Al-Qaeda.» Vu la cohorte de ragots et coups bas en tous genres qui circulent en permanence sur le Net, rien n'est impossible. Mais, dans le flot, ce sont souvent ceux qui ont un fond de vérité qui finissent par émerger dans une version tout à fait déformée.

La vérité d'abord: le couple Hollande-Royal possède bien une SCI détenu à 1/3 par monsieur, 1/3 par madame et 1/3 par les parents de François Hollande. Jusque-là rien de notable, de nombreux Français constituent ce type de société qui n'est en rien une structure de défiscalisation et ne permet en aucun cas d'échapper à l'impôt sur la fortune –contrairement à ce qu'affirmait le 10 janvier le député (UMP) de l'Aveyron, Jacques Godfrain. Pas étonnant, donc, que l'information n'ait guère été reprise lorsqu'elle est sortie il y a déjà plusieurs mois sur le Net. Ne restait donc que la calomnie pour déterrer puis amplifier ce racontar à l'approche du sacre, dimanche, de Nicolas Sarkozy. Récit, en trois actes, d'un parfait exemple d'intoxication virale.

Tout commence en juin à la gauche de la gauche. Sans