Il l'avait surnommé «Flanby». Même si François Hollande ne manque généralement pas d'humour, se voir ainsi traité de flan gélatineux reste difficile à gober. Mercredi soir, Arnaud Montebourg a finalement versé la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. Il était plein à ras bord.
Sur le plan personnel, les deux hommes se connaissent peu et ne s'apprécient guère. «Ils n'ont jamais travaillé ensemble», rappelle Vincent Peillon, ancien allié de Montebourg. Au sein du PS, ils se sont, en revanche, souvent et durement opposés. Car Montebourg n'y va pas de main morte. C'est même sa marque de fabrique et sa façon de faire carrière au sein du PS depuis son élection comme député de Saône-et-Loire en 1997. En traquant la corruption, dénonçant les paradis fiscaux, s'en prenant à la principauté de Monaco ou en plaidant pour une VIe République.
«Lourd passif». En 2000-2001, il veut envoyer Jacques Chirac devant la Haute Cour de justice pour des infractions supposées commises à la mairie de Paris. Lionel Jospin, alors Premier ministre, ne veut pas d'un tel accroc à la cohabitation. Il charge notamment François Hollande de calmer Montebourg. Rien n'y fait. «Je me moque des rappels à l'ordre du PS», s'exclame l'intéressé, qui déposera quand même une mise en accusation, votée finalement par trente députés. Premier accroc. En 2002, il crée son courant, le NPS, avec Vincent Peillon et Julien Dray. S'opposant à la direction incarnée par François Hollande, il multiplie les petites p