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Libération

Le mutin Montebourg condamné au mutisme

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publié le 19 janvier 2007 à 5h32

C'est sans doute ce qui pouvait lui arriver de pire : Arnaud Montebourg est, depuis hier, privé de verbe. «Suspendu» par Ségolène Royal «pendant un mois» de ses fonctions de porte-parole. Puni pour s'être adonné, en direct, à ce qui devait n'être qu'un bon mot visant François Hollande et qui se révèle, à l'arrivée, «incontestablement une grosse connerie, assez révélatrice d'un état d'esprit qui s'est dégradé depuis une dizaine de jours», selon un parlementaire socialiste. Dans un contexte d'interrogations sur la conduite et la nature de la campagne présidentielle, et de tension entre l'équipe de la candidate et celle du premier secrétaire, une seule sortie du député a suffi à enflammer le PS. «C'était une blague, pas opportune, un bon mot un peu raté, tempère le député européen Vincent Peillon. Mais la surréaction montre un climat inquiétant et une nervosité de tout le monde. Les moeurs deviennent détestables...»

Boutade. Tout s'est déroulé mercredi soir, sur le plateau du Grand Journal de Canal +. Les invités, la fringante députée UMP Nadine Morano et le bouillant parlementaire PS de Saône-et-Loire, se voient interrogés par l'animateur, Michel Denisot, sur ce qui constitue, à leurs yeux, le principal défaut de leur champion respectif. «Le chocolat», répond tout en douceur la première à propos de Nicolas Sarkozy. La réponse du second est nettement moins sucrée : «Ségolène Royal n'a qu'un seul défaut, c'est son compagnon.»