Montpellier correspondance
En 2002, elle a voté «pour un petit parti de gauche». Cette année, elle ne veut voter «ni pour Sarkozy ni pour Ségolène». Alors, «par curiosité», Elsa, 23 ans, est allée écouter François Bayrou, en déplacement à Montpellier. Arrivée «pas du tout convaincue», elle l'a écouté deux heures et demie durant, a mangé de la dette publique et de la VIe République, goûté aux délices du blocage du Parlement et aux subtilités de la crise de l'Europe. A la sortie, ce lundi soir, Elsa assure qu'elle votera François Bayrou le 22 avril.
«Pipolisation».Elsa, preuve vivante d'un effet Bayrou, crédité de 12 % d'intentions de vote (+1 point) dans le sondage Ifop paru hier dans Paris-Match ? En tout cas, elle n'est pas la seule à dire sa lassitude du «superficiel», de la «pipolisation» de la campagne présidentielle et du duel «Ségo-Sarko». «On a l'impression que le Président va être élu comme à la Star Ac», s'emporte dans les couloirs du meeting un sympathisant UDF. «J'étais PSU, PS, rocardien. Je ne me reconnais plus depuis 2002 dans le PS. J'adhère à l'UDF demain», lance un homme d'âge mûr sous les applaudissements. «Pour ceux qui ne veulent pas s'engager dans les deux autres camps, il est la troisième voie», explique Renaud, informaticien de 26 ans, qui, à l'origine, pensait voter Ségolène Royal «par dépit». «On ne peut que prendre des points petit à petit, car la focalisation sur Ségolène Royal