Millau (Aveyron) envoyé spécial
L'escalier de terre et de bois qui mène au belvédère, sur le viaduc de Millau, est raide. Carrément «casse-gueule», selon un élu qui s'accroche à la rampe de corde. Nicolas Sarkozy, lui, y grimpe comme un cabri : «Il est difficile, vous trouvez ? Pas moi. En ce moment, tout me paraît facile.»
«Valeurs». Dans la matinée, le ministre d'Etat, de l'Intérieur et de l'Aménagement du territoire, avait visité les ouvrières, puis le patron de la ganterie des Causses, à Millau, qui a fait le pari de relever une industrie en total déclin sur la ville. «Les valeurs que vous représentez sont les miennes. Je défends le capitalisme familial», dit-il. Puis, se tournant vers une gantière dans la partie depuis quarante ans, il ajoute : «Qu'est-ce que vous en pensez, vous ? Moi, je crois qu'il vaut mieux connaître de près le patron auquel on a affaire...» Puis il lui lance, toujours sur le ton de la complicité : «Vous avez eu raison d'y croire. Il faut toujours y croire.» Avant de lâcher : «Si vous m'aidez un peu, nous y arriverons...»
Croire en quoi, l'aider comment et pour arriver où ? La Place Beauvau est formelle : «Ceci est un déplacement ministériel.» A Millau, les élus UMP font à peine semblant de le croire. Ou alors en en riant. «Nicolas en campagne présidentielle ? Je ne savais pas, plaisante le député-maire Jacques Godfrain. Mais je suis toujours le dernier informé», plaisante celui contre qui