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Libération

Jean-François Deniau replie les voiles

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Diplomate, ministre de Giscard, navigateur et académicien, il est mort hier à 78 ans.
par Anne-Lise BOULBES
publié le 25 janvier 2007 à 5h39

Sept vies. C'est ce que Jean-François Deniau revendiquait pour mener toutes les carrières qu'il a embrassées. Homme politique, diplomate, académicien, baroudeur et marin : autant de chemins que le «paladin des causes étouffées» (selon Alain Peyrefitte) a parcourus avec passion. A 12 ans, il fabrique des tracts anti-allemands sur sa petite «imprimerie», un jouet d'enfant, et les distribue. A 35 ans, alors ambassadeur en Mauritanie, il arrête une guerre tribale en s'interposant physiquement entre les combattants.

«Survivre». A 68 ans, il traverse l'Atlantique, après avoir subi un triple pontage coronarien à coeur ouvert. Il a également défié la mort plusieurs fois, se remettant d'un coma paludéen à 20 ans puis luttant contre un cancer des poumons déclaré en 1991. Mais la mort a fini par terrasser celui qui estimait qu'il était «si difficile de vivre» et qui préférait «essayer de survivre». «Un extraordinaire combattant de l'idéal», a déclaré hier Jacques Chirac. François Hollande a salué un homme porteur d'un «combat toujours noble, argumenté».

«Je choisis tout», écrivait l'adolescent Deniau dans son journal intime. Il se voyait explorateur, marin ou ingénieur hydrographe. Né le 31 octobre 1928, orphelin à 8 ans d'un père polytechnicien,il est élevé à Granville par sa mère australienne, qui voue un culte à Kipling. De fortes influences qui lui donnent la conscience profonde de ce qu'est une mission. Il suit des cours d'ethnographie à la