Saint-Quentin (Aisne) envoyé spécial
Une usine de carte postale, avec sa fonderie, son vacarme, ses ouvriers en bleu de chauffe et leurs gestes répétitifs. Sur ces terres ouvrières de l'Aisne, «Arlette» Sarkozy a poursuivi hier son offensive en direction des «travailleurs», comme il dit désormais. Son postulat : «La gauche les a trahis et abandonnés.» Pour les récupérer, il tente de les séduire en s'appropriant ses codes, ses références historiques et ses grandes figures. Sans oublier de promettre du pouvoir d'achat supplémentaire à coups d'heures supplémentaires défiscalisées.
A l'usine du Creuset qui fabrique des casseroles en fonte, l'homme de Neuilly s'est mijoté un langage popu : «A l'usine, il n'y a pas de bureau, il y a une solidarité. Les anciens apprennent aux plus jeunes. S'il n'y a plus de jeunes c'est foutu, moi je veux des usines. Si on laisse partir les usines, on laisse tout partir.» Lui qui souhaite vider l'ISF de sa substance flingue les 35 heures et propose à son auditoire de travailler plus. «Vous savez, ici on se soutient sur les grandes avancées sociales. Une majorité de gens ici aurait préféré une visite plus Royal...», lui répond un syndicaliste.
Fort de l'avance que lui accordent les sondages parmi les classes populaires, le candidat de l'UMP veut pousser son avantage en dépouillant la gauche de ses totems. A François Hollande qui l'accusait de «captation d'héritage» pour avoir cité Blum et Jaurès, Nicolas Sarkozy a rép