Guadeloupe envoyé spécial
Quel meilleur terrain que celui des «nègres marrons» et de la Mulâtresse Solitude pour sonner l'heure de la révolte ? Au-delà des bains de foule ensoleillés et des Célimène remixés version Ségolène, la candidate socialiste et son équipe espèrent que le transport électoral en Martinique et en Guadeloupe, orchestré pour emporter de la voix (Libération de samedi), aura pour vertu de l'extraire d'une séquence délicate, entre tensions internes, pilonnage de la droite et multiplication des gaffes. Avant son retour en métropole aujourd'hui, elle a cherché aux Antilles à relancer sa campagne en se réappropriant «les valeurs de gauche» dont Nicolas Sarkozy n'a cessé ces derniers jours de se revendiquer. Et que la gauche aurait selon lui «trahies».«C'est le départ d'une nouvelle campagne», veut croire un proche de Ségolène Royal. La candidate avait résumé l'enjeu au soir de son arrivée : ne pas se laisser «attirer dans des débats subalternes». Ce qu'explicite un proche : «Il faut arriver à faire la campagne sur nos sujets, et ne surtout pas s'en laisser détourner par des boules puantes dans tous les sens...»
«Un petit peu lent». Officiellement, bien sûr, la candidate PS ne varie pas et poursuit la «phase participative» de sa campagne. Mais, alors que celle-ci fait débat au sein du parti, Ségolène Royal, qui concède un démarrage «un petit peu lent», est bel et bien contrainte d'en revenir aux