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Libération

Sarkozy traverse la Manche pour sortir Blair de la sienne

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Le candidat UMP accueilli avec éclat par le Premier ministre britannique.
publié le 31 janvier 2007 à 5h45

Londres correspondance

C'est dans le faisceau des appareils photos et des caméras que Nicolas Sarkozy a franchi hier, le seuil du 10, Downing Street aux côtés de Tony Blair. Accueilli avec les honneurs officiels... enfin ! Car depuis un an les deux hommes ont rivalisé d'inventivité pour se rencontrer. Ce fut, une fois, dans l'ombre d'un hôtel londonien, une autre lors d'une escapade à Florence... A chaque occasion, les entrevues furent discrètes, afin d'éviter les foudres d'un Chirac réticent face à la candidature de son ministre. Mais, adoubé aujourd'hui par l'UMP, le candidat Sarkozy peut entrer par la grande porte. Objectif ? Récolter les conseils d'un homme d'Etat pour lequel il ne cache pas son admiration : «Tony Blair est un homme dont le pragmatisme est très utile à son pays [...]. Il l'a modernisé. C'est un homme qui compte en Europe.»

Lapsus. Officialiser son alliance. Et marquer un point face à sa rivale. Car si Sarkozy a déjà rencontré Blair huit fois, Ségolène Royal, elle, ne l'a jamais vu. «Si madame Royal ne rencontre pas Tony Blair, c'est qu'elle pense qu'elle n'a rien à en apprendre, C'est son choix», a-t-il raillé. Avant d'ajouter : «Qui peut envisager de diriger la France sans connaître les dirigeants de l'Europe ?»

Les deux hommes partagent une culture de l'image, un rêve du tout sécuritaire et de l'immigration choisie. Et Sarkozy compte déjà le Britannique dans son camp. La preuve ? Un lapsus dans l'après-midi : «Les socialistes euro