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Libération

«Le discours "travailler plus pour gagner plus" est passé»

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publié le 1er février 2007 à 5h47

Envoyée spéciale à Saint-Dizier

Ce n'est pas qu'ils aient viré sarkozystes. C'est plutôt que le discours de Nicolas Sarkozy commence à tourner dans les ateliers et à être repris dans les discussions de comptoir. Voire dans les assemblées syndicales. En quelques discours, en quelques visites d'usines bien ciblées, le ministre de l'Intérieur s'installe comme une option électorale chez les ouvriers de Saint-Dizier. «Ce n'est pas qu'ils le choisiront à la fin, dit Jean-Luc Jeandel, le leader CGT de l'usine de tracteurs McCormick. Mais les gars ont l'impression qu'il n'y a que Marine Le Pen et Sarko qui parlent de leur vie de tous les jours.»

Le candidat de l'UMP marque ainsi des points quand il enfourche deux thèmes : le travail qui doit payer et la chasse «à ceux qui profitent du RMI», comme l'explique un métallurgiste. «Ici, on ne gagne pas le Smic, note un salarié. Mais voilà sept ans qu'on a pas été augmentés. Alors petit à petit l'écart se réduit avec ceux qui gagnent juste le Smic. Et le seul moyen de gagner plus c'est de faire des heures sup.» Dans l'usine, depuis toujours, la mobilisation syndicale était forte pour refuser les heures supplémentaires et faire embaucher des salariés sur les postes vacants. Mais la donne a changé : «On sent bien que le discours martelé sur "travailler plus pour gagner plus" est passé, dit un ancien. On a essayé il y a quelques semaines de faire une action antiheures sup, personne n'a suivi. Mainten