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Libération

Peine de mort. L'abolition, un enjeu capital

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Alors que 69 pays pratiquent encore le châtiment suprême, Paris accueille le troisième congrès mondial contre la peine de mort.
publié le 1er février 2007 à 5h48

«Un pays épris de libertés ne peut, dans ses lois, conserver la peine de mort.» C'est par ces mots que Robert Badinter débutait, en août 1981, sa plaidoirie en faveur de l'abolition de la peine de mort. Un quart de siècle plus tard, la peine de mort fait définitivement partie du passé en France. L'Assemblée nationale a voté mardi son inscription dans la Constitution. Le combat n'est pas pour autant terminé. Soixante-neuf pays appliquent encore la peine capitale, et, dans une trentaine d'autres, le châtiment par la mort est toujours inscrit dans la loi.

Le 3e congrès mondial contre la peine de mort, qui s'ouvre aujourd'hui à Paris à l'initiative de l'association Ensemble contre la peine de mort (ECPM) (1), s'est donné un objectif qui, il y a encore quelques années, paraissait illusoire : «abolition universelle». C'est que les mentalités, les régimes politiques ont intégré plus rapidement que l'on ne s'y attendait l'iniquité et l'inefficacité d'une peine qui est d'abord une violation des droits humains. Depuis le deuxième congrès mondial, qui s'est tenu à Montréal en 2004, quatre nouveaux pays ­ le Sénégal, le Mexique, le Liberia et les Philippines ­ ont rejoint le camp des abolitionnistes. A l'aube du XXIe siècle, quasiment toutes les démocraties ont cessé les exécutions, à l'exception notable du Japon et des Etats-Unis.

Malaise. Le pays de George Bush fait partie, avec la Chine, l'Iran et Arabie Saoudite, du peloton des quatre pays qui concentrent la