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Libération

Profs: Sarkozy fait le fayot

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publié le 3 février 2007 à 5h50

Après les ouvriers, qu'il ne cesse de courtiser depuis le début de sa campagne, Nicolas Sarkozy s'attaque à un autre bastion de la gauche : l'école et le monde enseignant. Pour séduire les profs, il leur fait miroiter une carrière revalorisée et des hausses de salaire. Il vient ainsi de confier une mission à l'ancien ministre à l'Enseignement scolaire, Xavier Darcos, dont le but est d'apporter aux enseignants une «amélioration nette et indiscutable de leurs conditions de travail, de leur statut social et de leurs revenus». En meeting vendredi soir à Maisons-Alfort (Val-de-Marne), le candidat de l'UMP a longuement expliqué comment l'école du début du XXIe siècle devait, à ses yeux ,s'inspirer de celle de Jules Ferry, à la fin du XIXe. Enclenchant la marche arrière toute, Nicolas Sarkozy a livré une vision passéiste et réactionnaire, toute teintée de la nostalgie, d'un supposé âge d'or de l'école.

«Rancoeur». Pour lui, même s'il s'en défend ­ «il ne faut jamais trop magnifier le passé» ­, tout était beaucoup mieux avant. L'école éduquait, les enseignants apprenaient aux enfants, les élèves sortaient avec un bon niveau dans toutes les matières. «Il était bien rare de rencontrer jadis des enfants sortis de l'école vers le début du XXe siècle à l'âge de 12 ans qui ne savaient pas lire, écrire ou compter correctement, ni exprimer de façon compréhensible leurs pensées et leurs sentiments», assène-t-il.

A quatre reprises, il cite Mai 68 pour faire le procès d'une