Lapsus révélateur ? Il y a quinze jours, lors d'un débat sur le logement à Roubaix (Nord), Ségolène Royal, à propos du jour fatidique du 11 février, évoquait le «11 septembre»... Pas encore le présage d'un crash. Mais, assurément, le signe d'une certaine nervosité entourant la date de la présentation de son programme présidentiel, au terme de la phase participative conçue et imposée par la candidate au parti. Lequel, après le sacre en grande pompe de Nicolas Sarkozy et deux semaines de bombardements quotidiens de la droite et d'effritement dans les sondages, s'inquiétait : après une «période d'écoute» sans propositions ni opposition franchement visible, l'échéance n'avait-elle pas été surévaluée ?
«Danger». «Il ne faut pas en faire le rendez-vous de la vérité révélée, doute un fabiusien. On ne joue pas une campagne électorale à pile ou face.» Des interrogations qui ont gagné l'équipe Royal, dont l'un des animateurs confirme : «Il y avait un danger à se mettre trop de pression.» Au point que la cérémonie de clôture de la phase participative, qui aura lieu à Montreuil (Seine-Saint-Denis), n'est plus conçue aujourd'hui que comme une étape, parmi d'autres, de la campagne. Julien Dray, proche de la candidate, résume : «Il n'y a pas que le 11 dans la vie...»
L'état-major de Royal n'a donc pas ménagé ses efforts pour, très nettement, faire baisser la pression sur la fameuse date. D'abord, en intercalant une journée de «restitution» in