Dominique de Villepin aurait-il, pour l'Europe, de plus hautes ambitions que Nicolas Sarkozy ? C'est ce qu'il a laissé entendre jeudi à Bucarest où, lors d'une rencontre avec des étudiants roumains, il s'est prononcé pour la mise en chantier d'un traité constitutionnel amélioré, soumis pour approbation «au même moment» dans tous les pays de l'Union. «Il faut que ce projet soit vraiment celui de tous. [...] Les institutions, c'est bien, mais ça ne fait pas rêver le peuple», a-t-il expliqué. Lors de ses voeux à la presse, le Premier ministre avait indiqué qu'il penchait «plutôt» pour une ratification par référendum, seul moyen de s'assurer le «soutien profond de l'ensemble de population française».
On est loin du projet du candidat de l'UMP. Pour une «amélioration rapide du fonctionnement des institutions», Sarkozy se contenterait d'un «mini-traité» regroupant les réformes qui font l'objet d'un «large consensus», notamment l'extension de la majorité qualifiée et la désignation d'un ministre des Affaires étrangères de l'UE. Pour ce «mini-traité», le ministre de l'Intérieur juge suffisante une ratification par le Parlement.
La position de Villepin est en revanche assez proche de celle de Ségolène Royal : «Je souhaite que le peuple français soit à nouveau saisi par référendum en 2009», avait-elle déclaré le 17 janvier. Cette nouvelle Constitution pourrait, selon elle, être «présentée aux peuples» le même jour. Par exem