Menu
Libération

L'UMP vend la peau de l'urne

Article réservé aux abonnés
publié le 6 février 2007 à 5h53

Nicolas Sarkozy saura ce matin si 10 millions de téléspectateurs ­ comme il s'en était fixé l'objectif ­ l'ont regardé hier soir sur TF1 dans l'émission J'ai une question à vous poser. Depuis trois semaines qu'il fait la course en tête, le candidat de l'UMP n'en finit pas de brider son équipe pour ne pas qu'elle verse dans l'euphorie. «Dans une campagne, on n'est jamais assez prêts, jamais assez organisés, jamais assez pugnaces», a-t-il l'habitude de dire à son staff. Tous ses proches et ses collaborateurs du QG de campagne ont bien appris la leçon. Pas un ne se risque à laisser entendre que c'est gagné. Mais tous en sont intimement convaincus. Persuadés que leur champion a creusé l'écart et que les «lacunes de la candidate socialiste sont trop grandes», comme on dit avec une pudeur calculée à l'UMP.

L'essence même du sarkozysme est qu'il ne faut jamais s'arrêter. «C'est aussi une des leçons de la campagne perdue d'Edouard Balladur en 1995 : une avance considérable dans les sondages, puis le surplace et la panne, avec l'échec au bout», confie François Fillon, grand ordonnateur de la campagne Sarkozy. Paradoxalement, la peur de trop bien faire ou de trop en faire taraude le clan. Mais certains se demandent si «la naïveté apparente de Ségolène Royal n'est pas calculée» ; d'autres préconisent d'«arrêter de la canarder non-stop, car cela va faire d'elle une victime des méchants messieurs de l'UMP». Fillon, lui, souligne que «plus on es